Bilan 2020 : une année éprouvante pour l'Industrie Française Aéronautique, Spatiale et de Défense

Éric Trappier, Président du GIFAS, a présenté le mardi 13 avril 2021, les résultats 2020 de l’Industrie Française Aéronautique, Spatiale et de Défense.

« 2020, année de la pandémie de la Covid-19 a été une année véritablement éprouvante pour la filière avec une performance en net recul. Le chiffre d’affaires a régressé à 50,9 Md€ (-28%), de même que sa composante exportation qui se situe à hauteur de 33,6 Md€ (-30%). Le secteur civil, très touché par la crise, représente 68% du chiffre d’affaires. En revanche, ces résultats de la filière démontrent une très bonne résilience des activités Défense, avec un chiffre d’affaires de 16,5 Md€ (-3% à périmètre constant). La bonne performance à l’exportation (8,3 Md€ et +7% à périmètre constant) est à souligner, et est le résultat des livraisons satisfaisantes du Rafale à l’exportation ainsi que de la bonne tenue des livraisons d’hélicoptères. En ce qui concerne l’espace, l’activité a été en baisse de 25%, à 3,2 Md€ » a déclaré Éric Trappier lors de la présentation des résultats de la profession à la presse.

Les commandes ont également été victimes de la crise qui a frappé très durement l’aéronautique civile et ont subi un recul à 28,2 Md€ (-53%). Elles sont très inférieures au chiffre d’affaires et ont été réalisées à 49% à l’exportation. Cette situation de crise, inédite, intervient après plusieurs années à très haut niveau de prises de commandes et par conséquent d’augmentation forte des cadences de production dans l’aéronautique civile.

« Je voudrais souligner que, malgré ces chiffres, la filière aéronautique et spatiale a tenu bon. La crise n’est pas encore dernière nous, mais la filière a démontré sa solidité et sa solidarité, et sa capacité de résilience. C’est la force de notre supply chain aéronautique, que je souhaite ici saluer» a souligné le Président du GIFAS (le GIFAS regroupe aujourd’hui 418 membres, dont 160 équipementiers et 223 PME).

« L’année 2020 a été une année sous tensions multiples pour la supply chain aéronautique et spatiale, confrontée à une crise inédite. Le soutien de l’Etat, avec un plan ambitieux, et celui du GIFAS ont été déterminants, avec une mobilisation immédiate. Je souhaite ici les en remercier » a rappelé Martin Sion, Président du Groupe des Equipements (GEAD) du GIFAS.

« La filière aéronautique et spatiale a subi une année critique, mais elle ne s’est pas effondrée. La qualité du soutien gouvernemental comme de l’ensemble de la profession a permis aux PME de la supply chain de résister et de poursuivre leur activité et les indispensables efforts d’adaptation requis, notamment la transformation industrielle de la filière, avec une priorité sur la modernisation et la numérisation » a quant à lui précisé Christophe Cador, Président du Comité Aéro-PME du GIFAS.

2020 a vu les effectifs de la profession se réduire à 194 000 hommes et femmes en France (202 000 en 2019). La perte a été limitée à 8 000 emplois et les recrutements ont fortement chuté, à 6 700 recrutements, contre 19 000 en 2019. Dans cette conjoncture difficile, 2021 devrait voir se poursuivre l’attrition de l’emploi et les embauches externes seront très limitées. « Notre industrie verra néanmoins en 2021 se produire un nombre significatif d’embauches d’apprentis car nous continuons à investir dans de nouvelles compétences. L’avion de demain se fera avec les talents de demain » a confié Éric Trappier.

Le Président du GIFAS a ensuite insisté sur les cinq enjeux majeurs de la filière aéronautique et spatiale pour les années 2021-2022. Tant que le trafic aérien ne redémarrera pas, notamment en Europe - très touchée -, tous les efforts seront entrepris pour sauvegarder et préserver notre industrie a-t-il précisé. Cela passera par la poursuite des programmes du GIFAS, que ce soit à travers le CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile) pour la recherche et l’innovation ou le programme Industrie du Futur portant sur la modernisation et la numérisation de la supply chain.

La préparation de l’avenir est bien évidemment un enjeu majeur, avec un effort inédit d’accélération en recherche et développement pour définir et concevoir l’avion décarboné de demain, digital et connecté. La filière est totalement impliquée dans la marche vers une aéronautique civile décarbonée et la sortie de la crise par l’innovation.

Les enjeux de Défense feront également, en 2021-2022, l’objet d’une attention toute particulière, en France comme en Europe. La Défense représente plusieurs dizaines de milliers d’emplois qualifiés ancrés sur le territoire national. Le développement des exportations constitue également une priorité stratégique. Enfin, la filière apportera tout son soutien au développement d’une industrie de défense européenne forte et ambitieuse.

La transformation réussie de la filière spatiale sera également au rendez-vous. Il s’agira de continuer de garantir à la France et à l’Europe un accès autonome à l’espace et de préserver l’avance technologique qui est la nôtre. Ce sera également l’occasion d’affirmer et conforter les ambitions de l’Europe spatiale. Enfin, dernier enjeu, assurer également la préparation de l’avenir en termes de métiers et de compétences, pour pouvoir rebondir dès que le trafic aérien montrera des signes d’embellie.

Eric Trappier a ensuite partagé sa vision pour les années à venir, rappelant qu’il faut « préparer le rebond pour préparer l’avenir ». En dépit des sévères turbulences que connaît la profession et l’ensemble du secteur aérien, il a esquissé une note d’espoir pour une amélioration de la situation et un début de sortie de crise en 2023.

Le Président du GIFAS a ainsi rappelé que « 2021 et 2022 seront pour le GIFAS des années de turbulences fortes. Face à la crise, ce dernier continuera de remplir son rôle en défendant les intérêts de la filière et en lui donnant les moyens de rester une filière d’excellence ». 

Le Président du GIFAS, Eric Trappier a conclu cette présentation en insistant sur le rôle sociétal de l’aviation pendant cette pandémie, et a rappelé les enjeux environnementaux du secteur aérien, en s’opposant de manière forte aux critiques de l’avion, dont les progrès en termes d’environnement sont marqués. Il a rappelé que l’objectif à atteindre à l’horizon 2035, est une aviation décarbonée, avec un avion zéroémission.