Thomas Enders : itinéraire d’un enfant berger © Thomas Enders, Chief Executive Officer of Airbus

Thomas Enders : itinéraire d’un enfant berger


Marie Christophe
| 16/03/2017 | 1034 mots | AEROCONTACT | INDUSTRIE TECHNOLOGIE

Les débuts

S’il existe des profils à qui tout semble réussir, Thomas Enders, est l’un d’entre eux. Fils d’un berger, ce jeune allemand n’était peut-être pas promis à une carrière internationale. Et pourtant. Après avoir décroché son baccalauréat à l’âge de 17 ans, « Tom » quitte les pâturages qu’il parcourait avec son père pour étudier l’économie, la politique et l’histoire, successivement à Bonn et à Los Angeles. Ses premières années de travail, Thomas Enders les effectue notamment en tant qu’assistant parlementaire au Bundestag puis dans différents instituts de recherche, dont l’Institut international d’études stratégiques de Londres.

L’envol vers le secteur aéronautique

C’est en 1991 qu’il rejoint le groupe allemand DASA qui le mènera jusqu’à la direction de la branche défense d’EADS. De 2005 à 2007, Thomas Enders copréside EADS aux côtés de Noël Forgeard, puis Louis Gallois. En 2012, il reprend les rênes d’EADS suite à la présidence de Louis Gallois. Il traverse les crises avec poigne et n’hésite pas à faire face à Angela Merkel sur les préoccupations autour de l’A400M ou le financement de l’A350.

Le pilote de la restructuration

Prônant l’efficacité, l’ancien parachutiste ne craint pas les critiques de part et d’autre du Rhin : il diminue l’implication des états, remanie ses équipes et déménage le siège social d’EADS à Toulouse.

En 2013, il décide de faire évoluer le groupe pour diminuer les coûts et le rendre plus agile, donc davantage compétitif. Pour ce faire, il mise sur la marque phare et rebaptise EADS qui devient Airbus Group. Il pilote sa restructuration en trois divisions : Airbus, Airbus Helicopters et Airbus Defence and Space. Il dira à ce sujet que « le changement de nom replace simplement l’ensemble de l’entreprise sous l’égide de notre meilleure marque qui symbolise l’internationalisation, l’innovation et l’intégration, ainsi que les deux tiers de notre chiffre d’affaires ». Dans un communiqué, le groupe précise : « La fusion entre Airbus group et Airbus est le prélude à une refonte structurelle qui simplifiera la gouvernance (…). Elle supprimera également les duplications et améliorera la productivité ».

Actuellement en pleine gestion des conséquences inhérentes à la restructuration, l’homme ne néglige pas ses équipes : « Je comprends les interrogations de nos salariés (…) Si l’on regarde les profonds et difficiles changements que la compagnie a effectués dans ses divisions les années passées, je crois que nous avons un historique social qui parle pour nous. Nous nous préoccupons de nos employés ».

Un businessman reconnu

Lauréat 2013 du « Prix du stratège », Thomas Enders voit son approche récompensée. La délocalisation du siège social à Toulouse, le regroupement d’Airbus Military, Astrium et Cassidian en une seule division renommée « Airbus Defence et Space », ainsi que le changement de nom du groupe signent le style Enders.

Quelques temps plus tard, il est sacré patron le plus performant du CAC 40 par le magazine Challenges, se distinguant comme le premier leader du palmarès n’étant pas d’origine française.

Nommé Commandeur de la Légion d’Honneur en 2015, il sera promu notamment aux côtés de Pierre Soulages, Anne Sinclair ou encore François Berléand.

 
Tom Enders, Chief Executive Officer d'Airbus Group. Photo © Airbus Group - tous droits réservés

Un patron influent

Fier de la diversité au sein de son conseil d’administration (12 administrateurs de 7 nationalités différentes), Thomas Enders vante le profil multiculturel du groupe et son rayonnement à l’international.

Patron influent et membre du comité de direction du groupe Bilderberg, il participe à la réunion annuelle du réseau aux côtés des 129 autres « invités », issus pour la plupart du monde des affaires, de la politique ou des médias. En 2017 aura lieu la 65ème conférence sous la présidence d’Henri de Castries, PDG du groupe AXA.

Une success story

Thomas Enders garde le cap vers l’avenir du groupe qu’il veut digital. L’innovation est au cœur de ses préoccupations, à l’image du « Hub Airbus », sorte de Facebook professionnel lancé courant 2016. « Des structures rationnalisées et un processus décisionnel rapide sont indispensables au succès de la transformation digitale » précise-t-il.

Aujourd’hui marié, père de quatre enfants et toujours proche de la nature, le « grand patron » au bilan jugé positif peut se retourner sur son passé de berger sans rougir. Dans le langage américain qu’il affectionne particulièrement, on parlerait sans doute d’une « success story ».

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