Un entretien avec Audrey Gouin, responsable RH, assistante de direction chez Le Câblage Français.
2018 sera pour vous une année de croissance et de modernisation. Quelles vont être les répercussions sur vos embauches ?
Nous existons depuis 50 ans et sommes spécialisés dans le spécialisée en câblage filaire pour les domaines Aéronautique , Automobile de compétition. Nous recrutons par conséquent essentiellement des câbleurs pour nos clients de l’automobile et de l’aéronautique et nos besoins en recrutement sont récurrents. En 2018, nous entrons dans une nouvelle phase de développement et de croissance avec notre rachat par Hiolle Industries en 2017.
Le souhait premier est d’élargir notre potentiel humain sur de la prestation extérieur (chez nos clients), mais les candidatures compétentes sont difficiles à fidéliser. Nos besoins en matière d’embauche s’élargissent à d’autres profils comme les magasiniers, les contrôleurs de fabrication, les chargés d’affaires industriels et aéronautiques. Nous nous modernisons et cherchons à diversifier nos activités.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en matière de sourcing ?
Nous avons du mal à attirer les compétences que nous recherchons et recevons peu de curriculum vitae qualifiés malgré les différentes actions que nous menons avec Pôle emploi ou l’Apec. Notre siège social est situé à Osny dans le 95 et notre marché est très concurrentiel. Nous sommes encore une petite structure et essayons d’être attractifs en valorisant un esprit d’entreprise plus convivial. Nous essayons également de proposer à nos salariés des perspectives d’évolution de carrière grâce à la diversification des activités du groupe.
Est-ce que dans votre secteur d’activité, la cooptation est un moyen efficace pour trouver les profils ?
Il est évident que c’est souvent le bouche à oreille qui fonctionne le mieux. Il nous arrive de recevoir des curriculum vitae de personnes très motivées par les postes mais qui ne possèdent pas les compétences nécessaires. Dans ce cas, nous investissons dans la formation.
Avez-vous recours à l’apprentissage pour faire face à la pénurie de compétences que vous rencontrez ?
Oui, nous avons 4 à 5 apprentis en permanence. Il nous est difficile d’en embaucher davantage en apprentissage car nous souhaitons bien les former et cela nécessite un fort investissement en tutorat. Le but est de pouvoir développer des talents que nous pourrons garder par la suite.
Avez-vous également recours aux stages ?
Nous prenons effectivement beaucoup de jeunes en stage d’école ou de découverte. Nous faisons comme nous pouvons pour les attirer et leur montrer qu’il y a de l’avenir chez nous. C’est le système D, de la « débrouille ». Dans le secteur de l’aéronautique, il existe plus d’offres d’emploi que de main-d’œuvre disponible sur le marché.
Essayez-vous de les attirer sur les réseaux sociaux ou sur les forums en développant votre marque employeur ?
Nous essayons de faire passer des messages sur les réseaux mais restons très vigilants sur les messages délivrés car nous devons garder une certaine confidentialité de nos besoins face à la concurrence. De plus, il faut maîtriser sa communication en ligne car aucune entreprise n’est à l’abri d’un mauvais « buzz ».
Comment analysez-vous l’évolution du marché du travail ?
Nous sommes dans un réel paradoxe car il y a une forte inadéquation entre l’offre et la demande. Nous avons un taux de chômage élevé alors que beaucoup de postes ne sont pas pourvus. Nous rencontrons également des difficultés pour attirer et fidéliser des candidats, notamment les jeunes avec des salaires de débutants, qui ne veulent pas avoir des temps de trajets trop longs.
L’augmentation des prix, notamment de l’essence et du diesel, en décourage plus d’un et ne favorise pas la mobilité ! Être patron aujourd’hui c’est savoir anticiper et prendre en compte tous les paramètres dans sa politique RH et de recrutement.
Propos recueillis par Alice Picard
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