Air France a annoncé que son directeur général adjoint chargé des ressources humaines, Gilles Gateau, allait cesser ses fonctions le 12 octobre "avant de quitter l'entreprise" dans la foulée, a-t-on appris de sources syndicales relayant une communication interne.
"Patrice Tizon, directeur des relations sociales d'Air France, sera nommé le 12 octobre 2018 directeur général adjoint-ressources humaines par intérim", précise la compagnie dans ce communiqué interne, quelques jours après la démission jeudi de son directeur général Franck Terner qui, comme Gilles Gateau, était très contesté par l'intersyndicale.
"Ça, c'est fait", s'est félicité dans un tweet le SNPNC, deuxième syndicat de personnels navigants, à l'annonce du départ de cet ancien collaborateur de Manuel Valls à Matignon, arrivé chez Air France il y a trois ans.
Cette communication interne intervient alors que le nouveau directeur exécutif d'Air France-KLM, Benjamin Smith, doit rencontrer lundi l'intersyndicale à partir de 12h30 pour une "réunion de travail et d'échanges", deux semaines seulement après son arrivée à la tête du groupe.
Composée d'organisations de pilotes (SNPL et Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD), celle-ci réclame toujours une hausse générale des salaires de 5,1%, correspondant à l'inflation sur la période 2012-2017.
Sur le front des salaires, l'intersyndicale aura un nouvel interlocuteur en la personne d'Oltion Carkaxhija: l'entreprise annonce dans son communiqué interne que cet ancien d'Air Canada assurera désormais "le pilotage des négociations salariales".
Le duo Terner-Gateau était jugé responsable par les syndicats de l'impasse actuelle sur les salaires. Le départ du DG Franck Terner avait été salué par plusieurs organisations.
"C'est l'homme qui a conduit aux échecs et à la crise de gouvernance" du groupe, avait déclaré à l'AFP Jérôme Beaurain (SUD-Aérien).
Quinze journées de grève de février à mai ont coûté 335 millions d'euros à la compagnie et le conflit a débouché sur la démission de Jean-Marc Janaillac, le prédécesseur de Ben Smith, désavoué par le personnel lors d'une consultation sur un accord salarial lancée par la direction.