Anne Catherine Robert-Hauglustaine Directrice du Musée de l’air et de l’espace © Anne Catherine Robert-Hauglustaine, Directrice du Musée de l’air et de l’espace. Ph. Musée de l’Air et de l’Espace – Aéroport Paris-Le Bourget / Frédéric Cabeza.

Anne Catherine Robert-Hauglustaine Directrice du Musée de l’air et de l’espace


Claude Bigeon
| 05/12/2019 | 1141 mots | AEROCONTACT | PASSION

Le Musée de l’Air et de l’Espace fait partie des trois musées nationaux qui dépendent du Ministère de la Défense. Nommée le 1er janvier 2018 Directrice du Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget par la Ministre des Armées Florence Parly, Anne Catherine Robert-Hauglustaine, la cinquantaine, Belge d’origine est une européenne convaincue qui a pris les commandes de ce prestigieux musée avec passion. Rencontre.

Comment résumeriez-vous votre cursus d’études ?
J’ai un parcours particulier. J’ai débuté par des études d’ingénieur, à l’Ecole Polytechnique de Mons puis j’ai bifurqué en Histoire, car je rêvais de devenir professeur d’Histoire. J’avais une formation solide en maths, latin et grecque et j’avais un véritable intérêt pour la littérature technique. C’est grâce à une rencontre avec le professeur Halleux, à Liège, un spécialiste de l’Histoire des sciences et techniques que je découvre qu’il y a un pont entre mon intérêt pour les techniques et l’Histoire. Donc je travaille sur l’évolution du soudage des métaux dans les textes de Pline l’Ancien et Pline le Jeune. Mon professeur, le professeur Halleux me propose soit de rester en Belgique soit d’aller à Paris où il y a de meilleurs professeurs d’Histoire des sciences et des techniques. J’intègre l’université Paris IV et j’obtiens une thèse en 1997 en Histoire des sciences et techniques sur l’évolution des procédés de soudage des métaux dans l’industrie de 1892 à 1939.

Quel a été votre parcours professionnel ?
Mon cursus d’étude et mon parcours professionnel se mêlent. J’enseigne l’Histoire des sciences et techniques à l’université du Colorado à Boulder en post doctorante. En 1999, j’écris un livre sur la soudure autogène puis, après un concours d’ingénieur de recherche, je suis recrutée par le Musée des Arts et Métiers, en novembre 1999 comme conservateur chargée des collections du domaine des transports. En 2000, je participe à la création du nouveau Musée des Arts et Métiers et je deviens directrice des expositions et de l’édition. Ainsi, j’ai travaillé sur des sujets de transmission et toujours en lien avec les industriels. Puis je prends la direction adjointe du Jardin des sciences de l’université de Strasbourg et je participe au grand projet du nouveau planétarium. En parallèle, je suis très active dans le domaine des musées et je deviens Directrice générale de l’ICOM, le Conseil international des musées. Mais j’ai toujours enseigné en parallèle. Et encore aujourd’hui à Paris 1 en Histoire et gestion du patrimoine culturel. 

Comment êtes vous arrivée à ce poste ?
C’est un poste qui m’a toujours fait rêver. J’ai eu de la chance et j’y suis allée un peu au culot et envoyé mon CV. Je pense que je suis arrivée à un moment, où il y avait une demande de professionnalisation dans la gestion du musée. Un besoin de professionnalisation dans l’approche du public et la gestion des collections.

Quels sont vos atouts pour occuper cette fonction ?
Etre capable de parler le langage des industriels et y amener une compréhension du monde des musées en mutation. Mon expérience au sein de l’ICOM me permet d’avoir une vision sur l’évolution des musées, une réflexion sur le musée dans son environnement comme ici, le Grand Paris qui va entraîner des changements dans l’évolution des visiteurs.

En quoi consiste votre job au quotidien ?
C’est diriger une équipe de 110 personnes, de professionnels différents, avec pour objectif la satisfaction des 300 000 visiteurs par an, dans l’accueil et l’expérience de la visite. Sauvegarder les collections et les développer. Gérer un site de 25 hectares, un bâtiment de 25 000 mètres carrés, plus des espaces de conservation, des projets scientifiques. Il y a aussi de l’administratif, beaucoup de relations extérieures, des réunions avec la tutelle. J’aime beaucoup la diversité mon activité. Le Musée de l’Air et de l’Espace est le premier musée au monde par ses collections qui démarrent avec les ballons au XVIIIe siècle. Le musée américain de Washington rassemble beaucoup plus de visiteurs avec 7 millions, mais ses collections sont moins importantes. Nous avons aussi une collection de Beaux Arts autour du fait aérien, une collection spatiale et la nouvelle galerie qui met en parallèle les techniques et la société.

Quelles sont les perspectives ?
Le 17 juin 2019, nous avons signé un COP (contrat d’objectif et de performance) pour cinq ans d’un montant de 50 millions d’euros, qui est deux fois plus important que le précédent. Nous sommes à un tiers de la mue du musée. Il y a eu 25 millions d’euros pour la nouvelle galerie et maintenant 50 millions d’euros pour continuer l’évolution et être prêt pour 2024.

Existe-t-il d’autres postes en lien avec le patrimoine aéronautique ailleurs en France ?
Il y a une nécessité de réorganiser le patrimoine aéronautique en France. C’est un sujet sensible car il s’agit de patrimoine industriel ou militaire. Une des missions du musée sera de reprendre le lien avec toutes les associations locales qui possèdent du patrimoine aéronautique.

Propos recueillis par Claude Bigeon
 


Tags :
 

Même thématique


JO de Paris : il y aura des taxis volants dans le ciel de la capitale

Air France dévoile sa nouvelle campagne publicitaire pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

MBDA : « Nous allons recruter plus de 1 500 personnes en France cette année »

Newsletter d'actualités aéronautiques

Recevez toute l'actu aéronautique directement dans votre boîte mail

Lire aussi


« Piloter dans l’impossible » : Dorine Bourneton, première femme paraplégique pilote de voltige au monde

Le CNES lance « les sentinelles de l’espace » un jeu de rôle à découvrir sur twitch

Amelia Earhart : a-t-on retrouvé l'avion disparu il y a 87 ans ?