Valomat une marketplace au service des industriels de l’aéronautique.
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Valomat une marketplace au service des industriels de l’aéronautique.


Claude Bigeon
| 02/04/2020 | 1174 mots | AEROCONTACT | EMPLOI & CARRIÈRE

Valomat a créé le circuit du réemploi pour les matériaux industriels. Les professionnels de l’aéronautique y revendent leur stock dormant et les acheteurs y trouvent de la matière première disponible immédiatement.

Emilie Sallé est la cofondatrice de cette société qui mise sur l’économie circulaire. Rencontre avec cette entrepreneuse pour mieux comprendre Valomat.

Pourriez-vous vous présenter. Quel a été votre parcours ?

C’est pendant mes études en école de commerce et d’ingénieur (ESCP et Centrale Paris), que j’ai décidé de créer cette entreprise. Deux expériences professionnelles m’ont permis de confirmer mon intérêt pour l’industrie et l’amélioration continue (ou lean management). Ainsi, dans l’univers de l’aéronautique, c’est l’excellence des process industriels qui m’intéresse.

Et les autres membres de Valomat ?

Nicolas Le Roy, responsable des opérations, est diplômé des Arts et métiers, il a complété son parcours avec une spécialisation en design. Il a également travaillé chez Dassault. 

Simon Bastide, le deuxième fondateur, a désormais un rôle de conseil en développement informatique, son domaine d’expertise. Le gout pour l’aéronautique lui vient de sa famille. 

Camille Rian, notre business developer est diplômée de Sup Aero et de l’IESEG. C’est aussi une pilote !

Nous avons également la chance d’être soutenu par OSS Venture Builders et d’être incubé au sein de Station F (programme HEC).

Comment est née l’idée de Valomat ?

Pendant deux mois, nous avons interrogé une cinquantaine de professionnels et visité une dizaine de sites industriels de tous secteur (automobile, agro-alimentaire, cosmétique…). 

Notre souhait était d’abord de comprendre ce qui prend de l’énergie au quotidien. Puis d’identifier parmi ces sujets ceux qui pourraient être améliorés grâce à la technologie. 

C’est lors de cette enquête terrain que nous avons remarqué la présence systématique de stock dormant : sur chaque site visité une partie de l’atelier, voire un hangar, est dédié à leur stockage. 

Ces stocks se créent à la suite d’annulations de commande, de minimums de commande (MOQ) ou d’erreurs de méthode. La probabilité de les utiliser sur le même site étant faible, ces stocks perdaient de la valeur et finissaient par être vendu à un ferrailleur.

L’idée de mettre en commun les stocks dormants des industriels a germé et voilà le début de Valomat !

Pourquoi vous êtes-vous orienté vers le secteur aéronautique ?

Nous avons choisi de commencer avec les métaux aéronautiques car notre défi principal était de rassurer les acheteurs sur la qualité des produits achetés. Dans l’aéronautique le certificat apposé sur chaque pièce de métal est une garantie. De plus les métaux n’ont pas de date de péremption et les conditions de stockage sont moins critiques que pour les composants électroniques ou chimiques par exemple. 

Pour le vendeur, l’intérêt est de diminuer les pertes liées à la dépréciation de son stock.

Quel est votre modèle économique ?

Nous avons choisi le modèle de commission pour aligner nos intérêts avec ceux de nos clients : nous ne percevons notre commission que si nous avons effectivement réussi à vendre le stock. 

Notre marketplace nous permet d’accélérer le traitement des demandes. Nous y ajoutons progressivement des fonctionnalités : aujourd’hui les acheteurs peuvent consulter en ligne les stocks disponibles et envoyer automatiquement des demandes de devis. Nous intégrons en ce moment le paiement et la signature de contrat en ligne. 

Quel est votre objectif pour 2020 ?

Augmenter l’offre disponible et avancer sur les développements informatiques pour proposer le paiement en ligne dès cet été. Nous allons aussi automatiser la définition du prix dans le devis. Nous profiterons des mois de juillet et août, où il y a un ralentissement de l’activité pour avancer sur ces sujets.

Quelle est votre ambition à 5 ans ?

S’internationaliser : tout d’abord en Allemagne puis Espagne, Italie, au Maghreb, en Belgique.

Et proposer d’autres produits. Nous commençons par les métaux mais notre plateforme est aussi pertinente pour les composites, les composants électroniques et les fasteners (systèmes de fixation) …

Et dans dix ans ?

Notre vision est d’aider les industriels à utiliser chaque ressource à son plein potentiel. L’ambition de Valomat est de faire cascader les matières d’un secteur à l’autre pour réduire le gâchis des ressources.  

Quelles sont vos principales difficultés ?

Rentrer dans les habitudes de nos clients ! Ils n’ont pas encore le réflexe de nous solliciter quand ils ont besoin de matières premières. 

Pourquoi réussiriez-vous ?

Nous apportons notre savoir-faire, la brique technologique, à un sujet finalement très simple : mettre en commun les ressources des industriels. 

Nos clients perçoivent rapidement la valeur d’un tel service : les vendeurs allègent les immobilisations et les acheteurs trouvent des matières disponibles immédiatement. 

La société dans son ensemble bénéficie aussi de cette initiative : par rapport à la filière du neuf nous divisons par 125 le coût carbone (et par 9 par rapport à la filière du recyclé, peu sollicitée dans l’aéronautique). 

Nous sommes convaincus qu’il faut opérer une transition écologique et l’économie circulaire est un élément de réponse évident !


 

Propos recueillis par Claude Bigeon

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