Collins Aerospace s'associe à l'ouverture d'une classe de 4e aéronautique à Pontoise

Collins Aerospace s'associe à l'ouverture d'une classe de 4e aéronautique à Pontoise


Émilie Drab
| 30/09/2021 | 1586 mots | AEROCONTACT | INDUSTRIE TECHNOLOGIE

Le collège Chabanne, à Pontoise, et Collins Aerospace ont inauguré la semaine dernière une classe de 4e aéronautique. Bien qu’elles soient traditionnellement actives au sein des territoires sur lesquels elles sont implantées, ce type de parrainage est une première pour les équipes françaises du groupe américain. Jean-Marie Carvalho, PDG de l’activité Actuation France de Collins Aerospace, nous raconte l’enthousiasme et les ambitions qui animent cette initiative.

Pourquoi Collins Aerospace a-t-il décidé de parrainer cette classe de 4e aéronautique ?

Collins France plébiscite beaucoup l’accès au savoir. Cela nous tient à cœur depuis des années et nous avons très envie de contribuer au sein de notre communauté à l’accès au savoir. Nous nous étions déjà engagés dans cette démarche depuis quelques années, à travers des initiatives mises en place avec des associations locales, notamment avec la promotion Arthur qui a pour objectif de venir en aide à des enfants issus des quartiers défavorisés des territoires de nos usines et que nous accompagnons pour leur retour dans le système scolaire.

Nous nous sommes fait connaître par les territoires et c’est dans ce contexte que nous avons été approchés par le principal du collège Chabanne, qui voulait mettre en place une classe aéronautique. Il y avait déjà des liens qui s’étaient créés avec d’autres sociétés et nous avons trouvé très intéressante cette idée de pouvoir nous associer à lui dans cette aventure. C’est quelque chose d’un petit peu nouveau pour nous dans l’ambition sociale que nous avons au sein de Collins France.

A qui s’adresse la classe aéronautique et comment les élèves peuvent-ils l’intégrer ?

Cette classe s’adresse à des élèves de 4e et de 3e du collège Chabanne à Pontoise. Ce qui était important pour moi, c’était de ne pas faire une classe élitiste, avec les meilleurs. Il y a beaucoup de bons élèves qui voulaient y accéder. La démarche qui a été adoptée par le proviseur, c’est de proposer aux élèves de postuler sur lettre de motivation. Quelques élèves ont dû être écartés, cela a créé quelques frustrations. Nous n’en sommes qu’au début mais nous avons vu avec le proviseur dans quelle mesure nous pouvions quand même les faire bénéficier de certaines initiatives, comme le stage de 3e par exemple, que tout ne soit pas perdu pour eux.

Nous avons aussi eu à cœur qu’il y ait une parfaite parité dans la classe : nous avons quinze garçons, quatorze filles. Bien au-delà de Collins France, la diversité est absolument fondamentale pour la société : nous besoin de jeunes filles brillantes qui vont nous ouvrir les yeux de manière différente sur nos enjeux du futur.

Il est très difficile à cet âge de savoir ce que l’on veut faire plus tard. Faut-il forcément avoir un projet dans l’aéronautique pour entrer en 4e aéronautique ?

C’est vrai, je les trouve super mûrs, je n’aurais pas été capable de faire ce choix, de faire une lettre de motivation… Maintenant, cette classe se veut extrêmement générale, c’est une classe d’éveil, qui donne simplement une sensibilité un petit peu différente. Il y aura un brevet d’aptitude qui sera délivré au bout de deux ans, le BIA (brevet d’initiation aéronautique), qui est reconnu par l’Etat, mais nous restons dans le cursus général et nous ne voulons pas créer des spécialistes.

Quel est l’objectif de cette classe ?

Nous avons deux ambitions. La première est de donner aux élèves une ouverture sur des métiers qu’ils ne connaissent pas forcément et de les accompagner dans cette connaissance du secteur, de leur donner accès à un réseau, à des connaissances. La seconde, c’est de leur démontrer que tout est possible. L’aéronautique, ce ne sont pas uniquement les ingénieurs et les pilotes. Il y a beaucoup d’autres métiers et nous avons besoin de tout le monde dans ce secteur. On n’a pas besoin d’être fort en maths pour pouvoir faire carrière dans l’aéronautique : nous accueillons des profils tout à fait différents. Nous avons besoin d’ingénieurs mais aussi de compétences autres, d’autant plus que nous sommes face à une industrie qui a besoin de se réinventer, avec des enjeux de décarbonation extrêmement forts, des enjeux industriels et techniques extrêmement forts. Nous avons besoin d’apporter un regard neuf sur les choses.

Quelles modifications seront apportées au programme scolaire ?

Les professeurs ont tous travaillé sur comment adapter le programme de 4e pour lui donner une petite saveur aéronautique, comment accrocher le français, les maths, la physique, la SVT… à l’aéro. En français, ils vont étudier Saint-Exupéry par exemple. Le prof d’EPS leur a même dit qu’ils allaient étudier l’effet Magnus - l’effet de rotation des balles - sur des balles de ping-pong. Il y a vraiment eu une démarche pédagogique de création d’un programme qui soit raccord avec le secteur.

Et quel est le rôle de Collins dans ce programme ?

Collins a un rôle de parrain, d’accompagnant, de sponsor. Nous allons présenter aux élèves les différents métiers, faire des interventions, soutenir les professeurs dans leur programme pédagogique en créant des modules, accompagner des visites de musée, leur ouvrir nos usines…

Maryama Ait Belhaj, MRO Operations Manager chez Collins Aerospace : Nous allons aussi essayer de les sensibiliser à la prise de parole devant un auditoire parce que c’est quelque chose que l’on demande beaucoup dans le milieu professionnel mais on trouve peu ce type d’exercice dans le milieu scolaire. Au second semestre, ils choisiront un thème aéronautique et nous allons leur demander de travailler par petits groupes pour structurer une présentation. Puis, à la fin de l’année, ils feront une vraie présentation orale devant un jury autour de ce thème. Nous les accompagnerons au moins deux heures par mois.

Quel est l’intérêt pour Collins Aerospace de soutenir cette classe ?

Je trouve que cela apporte une fraîcheur absolument folle. Nous avons besoin de ces enfants pour nous stimuler. C’est pour eux que nous faisons tout ça. L’avenir de l’aéronautique, nous allons le concevoir pour eux et avec eux. C’est une source d’inspiration incroyable. On sort à chaque fois hyper boosté de ces rendez-vous. Cela apporte une énergie absolument folle et je parle au nom de mon comité de direction et de mes 1 000 employés parce que nous avons tous à cœur cette démarche-là. Et peut-être que dans ce groupe de 29 enfants, il y en a un qui deviendra ingénieur moteurs et qui trouvera la solution pour décarboner les avions de demain… Nous n’avons pas cette prétention-là mais nous avons l’ambition de créer des vocations. Cette initiative, c’est préparer les futures générations. Et c’est parler d’une entreprise qui est intégrée dans son écosystème. Aujourd’hui, on n’attire plus des jeunes parce qu’on fait de l’aéronautique mais parce qu’on a une empreinte territoriale, dans un écosystème environnemental, social et territorial. Collins est conscient de ces éléments-là et de ses obligations sociales et territoriales.


 

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