« Nous cherchons des personnes motivées pour nous accompagner sur les nouveaux challenges de l'aviation décarbonée », Mikaël Butterbach, DRH d'Airbus en France © Airbus

« Nous cherchons des personnes motivées pour nous accompagner sur les nouveaux challenges de l'aviation décarbonée », Mikaël Butterbach, DRH d'Airbus en France


Émilie Drab
| 24/11/2022 | 1758 mots | AEROCONTACT | INDUSTRIE TECHNOLOGIE

Si le pire était à craindre pour Airbus lorsque la crise sanitaire est survenue, le groupe a su réagir rapidement mais aussi de manière mesurée pour traverser cette période. Au fil des mois, sa résilience s’est confirmée et Airbus travaille désormais à accompagner la reprise et la forte demande du marché pour ses produits. Entre augmentation des cadences de production et recherches en faveur du futur avion décarboné, les besoins en recrutement sont de nouveau au sommet, comme nous l’explique Mikaël Butterbach, directeur des ressources humaines d’Airbus en France.

Quel a été le bilan de la crise sanitaire pour Airbus dans le domaine des ressources humaines ?

La crise a été très brutale : nous avons perdu du jour au lendemain 40% de notre activité et sommes passés de 863 avions livrés en 2019 à 566 en 2020. Cette année, nous visons environ 700 livraisons donc nous ne sommes toujours pas complètement sortis de cette crise mais nous allons dans la bonne direction. Nous avons été très précautionneux sur l’adaptation de nos ressources. Nous pensions devoir supprimer 4 000 postes mais finalement nous avons pu protéger et conserver 2 000 d’entre eux grâce au soutien de l’Etat (activité partielle de longue durée) et aux aides du CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile). Cela nous a permis de réinvestir des ressources sur la R&D et donner un coup d’accélérateur sur la décarbonation de l’aviation. Par ailleurs, 1 500 départs correspondaient à des préretraites auxquelles nous aurions dû faire face en 2022. Donc le nombre réel de départs correspond à 500 personnes qui ont fait le choix de rejoindre un autre secteur ou de créer leur propre entreprise. Nous avons été capables, dans un dialogue social très constructif, de trouver les solutions pour qu’il n’y ait aucun licenciement contraint.

Et aujourd’hui, l’heure est au redémarrage de l’activité.

Nous sommes dans un redémarrage avec deux objectifs très motivants : répondre aux besoins de nos clients avec nos produits actuels et préparer l’avion de demain. Nous sommes en train de sortir de la crise avec un carnet de commandes plus important qu’en début de crise et nous repartons sur une courbe croissante de nos livraisons. Le marché de l’aéronautique reste dynamique, les compagnies aériennes ont compris que les avions de dernière génération étaient l’une des solutions à la diminution des émissions de CO2. De plus, nous travaillons au développement d’un avion totalement décarboné à l’horizon 2035, tout en travaillant en parallèle sur des solutions immédiates permettant de réduire l’empreinte carbone de l’aviation. Nous cherchons des personnes motivées pour nous accompagner sur ces nouveaux challenges et être les pionniers de ces nouveaux produits.

Airbus avait pour objectif de recruter 1 500 personnes en France cette année. Où en êtes-vous ?

Selon nos projections, qui doivent être affinées, nous serons finalement à plus de 2 000 recrutements d’emplois permanents en France cette année, mais nous aurons aussi accueilli plus de 1 500 intérimaires et plus de 1 500 stagiaires, apprentis et alternants en 2022. Nous allons continuer à recruter en 2023 et nous affinons actuellement les compétences et les volumes dont nous aurons besoin.

Ce nombre élevé de recrutements chez Airbus s’explique par une bonne réactivité du marché de l’emploi, l’attractivité de notre marque employeur et par l’anticipation de nos besoins pour les produits du futur. Nous sommes dans une dynamique de recrutement en lien avec une montée des cadences de production importante et une nécessité de préparer les produits de demain.

De quels profils avez-vous besoin et constatez-vous une évolution de ces besoins ?

Nous pensons chez Airbus que l’hydrogène fait partie de la solution pour produire un avion totalement décarboné. Nous avons donc besoin de compétences pour venir travailler sur la structure de l’avion mais aussi sur la maîtrise du stockage de l’hydrogène et la gestion de l’électricité. L’aviation durable, l’hydrogène, les piles à combustible, la cryogénie, etc. nécessitent de nouvelles compétences. De plus, nous avons aussi une ambition digitale, qui demande des profils spécialisés en cybersécurité, en cloud...

Nous avons aussi des besoins en recrutement pour nos activités industrielles, technologiques et d'ingénierie en lien avec les métiers du manufacturing, de la robotique, des techniques d’assemblage d’avions… Nous recrutons également sur des métiers liés à la relation clients (marketing digital, service au client) et à l’ensemble de notre chaîne de valeur, approvisionnement, amélioration continue, fonctions support (ressources humaines, finances, contrôle des exportations…).

Est-ce qu’Airbus connaît les mêmes difficultés à trouver certains profils que les autres entreprises du secteur ?

Aujourd’hui, nous avons une marque employeur très positive et très attractive grâce à un panel de produits et services très large : avions commerciaux, hélicoptères, satellites, solutions de communication, cybersécurité… Lorsqu’on rejoint l’univers de l’aéronautique et du spatial chez Airbus, il y a de nombreuses opportunités en France, à l’étranger ainsi que la possibilité de passer d’un produit à un autre au sein du même groupe. Ceci offre des possibilités d'évolution très variées. Nous avons la chance de nous appeler Airbus et d'être très attractif.

Mais Airbus c’est aussi toute une chaîne de sous-traitance et de fournisseurs qui travaillent main dans la main avec nous. 15 000 recrutements sont prévus en 2022 en France dans tout le secteur. Il est important de faire savoir que l’aéronautique recrute dans l’ensemble de la filière.

Quelle est votre stratégie en termes de formation et d’apprentissage envers les plus jeunes ?

Nous avons un grand nombre de relations avec les universités sur le développement des compétences mais formons aussi à l’intérieur d’Airbus. Nous avons un lycée professionnel, le Lycée Airbus, en partenariat avec l’Education Nationale qui accueille tous les ans une centaine de nouveaux apprentis, avec à peu près 400 élèves au total dans l'établissement. Cette année, nous avons augmenté de 20% le nombre de nouveaux élèves et nous allons continuer l’année prochaine. Par ailleurs, nous avons créé un diplôme de cybersécurité dans le domaine de l'aviation et du spatial qui a été enregistré au répertoire national des certifications professionnelles et dont la première promotion a effectué sa rentrée en septembre dernier.

Et en termes de diversité ?

Nous voulons que les salariés d’Airbus soient à l’image de la société qui nous entoure, à l’image de nos clients et des utilisateurs finaux de nos produits, qui viennent de tous les horizons. Nous avons depuis longtemps entamé des actions sur la diversité homme-femme. Par exemple, des salariées d’Airbus organisent tous les mois des conférences à l’attention de femmes externes à l’entreprise afin de leur présenter nos métiers et montrer qu’ils sont accessibles à tous et surtout à toutes. A l’issue de ces conférences, nous proposons aux candidates intéressées de postuler sur les métiers correspondant à leurs compétences. Nous avons aussi une politique de recrutement de personnes en situation de handicap. Nous essayons aussi de faire connaître nos métiers aux jeunes en provenance de quartiers sensibles ou de zones rurales et nous les invitons par exemple à découvrir ces métiers lors des stages de 3e. Nous nous assurons que la diversité soit prise en compte dans nos recrutements et nous essayons de faciliter l’accès à notre entreprise pour tous.

Quel autre moyen utilisez-vous pour renforcer votre attractivité ?

Nous voulons aussi assurer notre attractivité par la qualité de notre dialogue social, en modernisant nos accords d’entreprise. Nous intégrons l’évolution de la convention collective nationale de la métallurgie dans nos accords d’entreprise. Nous travaillons depuis plus d’un an à leur refonte complète, avec l’ambition de simplifier nos 170 accords en une dizaine d’accords, avec la volonté d’être plus modernes et de répondre aux attentes des nouvelles générations. Nous avons ainsi relevé le niveau de couverture santé et prévoyance pour nos salariés, d’abord avec une égalité de traitement entre la population cadre et non cadre, et en nous positionnant tout en haut de la grille de référence des remboursements de frais de santé ou de couverture de prévoyance.


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