IAAG adapte ses formations au marché © Tony Duquesne, directeur de l’IAAG. Ph. Coll.

IAAG adapte ses formations au marché


Claude Bigeon
| 04/02/2021 | 1490 mots | AEROCONTACT | EMPLOI & CARRIÈRE

Basé à Morbecque, près de Lille, IAAG, l’Institut aéronautique Amaury de la Grange, est l’un des plus anciens organismes de formation spécialisé dans l’aéronautique civile, en France. Tony Duquesne, cet ancien de l’IAAG passé par l’industrie, dirige cet organisme depuis février 2020. Il nous fait découvrir les particularités de cette école qui mise sur la qualité de ses contenus.

Comment présenteriez-vous IAAG à quelqu’un qui ne connaît pas votre école ?

L’institut aéronautique Amaury de la Grange a été créé en 1962 sous l’impulsion des grandes compagnies aériennes comme Air France, pour faire face aux besoins dans le domaine de la maintenance et de la formation de pilotes de ligne. Amaury de la Grange, qui a été pilote pendant la Première Guerre mondiale, puis président de l’Aéroclub de France et de la Fédération internationale aéronautique avait à cœur de développer la formation aéronautique. Depuis 2013, l’IAGG a intégré le Groupe GIFT, un groupe de formations axées sur le luxe.

IAAG propose des formations aéronautiques du Bac à la formation professionnelle, en formation initiale classique et par apprentissage. Pour les pilotes privés passionnés, nous proposons des stages pour leur permettre d’entretenir leur machine. Pour les techniciens de maintenance, nous avons mis en place des stages de remise à niveau qui rentrent dans les obligations règlementaires. L’IAAG se décompose en deux grandes filières, la maintenance et la formation théorique de pilote, mais 80% de notre business concerne la maintenance.

Nous sommes également capables de mettre en place des formations sur-mesure dans les domaines de la maintenance et de l’industrie aéronautique.

L’IAAG occupe deux sites : le plateau technique à l’aérodrome de Merville (59) et le campus et l’administration au Domaine du Château de la Motte au bois à Morbecque.

Quelles sont vos particularités en termes de contenus et de pédagogie ?

Notre école possède l’un des plus gros plateaux techniques avec quatre avions de ligne, quatre avions de chasse, différents hélicoptères, quelques machines d’aviation générale, un labo de chaudronnerie, un labo de matériaux composites, un labo d’instrumentation de bord et un labo d’avionique. Nous sommes reconnus aux niveaux international et national, mais nous avons un problème de visibilité au niveau local.

En termes de pédagogie, nous poussons un peu le référentiel, c’est-à-dire que notre contenu est très approfondi. Ainsi, parfois, notre taux de réussite est plus faible que celui de nos concurrents. Mais, c’est un choix. Nous souhaitons donner plus de recul à nos élèves. Notre projet de formation de pilote de ligne à l’international permettra d’avoir une expérience d’un an et demi à l’étranger.

Nos formateurs, passionnés par la transmission de leur savoir ont des profils d’anciens militaires de l’armée de l’air ou de la Marine et des professionnels issus de l’industrie.

Suivant les formations et les modalités de formation, nos tarifs varient de zéro à 10 000 euros.

Quelles sont vos formations les plus porteuses pour l’avenir ?

Les jeunes de l’école sont issus des grandes compagnies comme Air France, ainsi nos formations sont très connectées avec l’aviation commerciale. Mais, aujourd’hui, depuis un an, six mois, nous nous tournons vers l’aviation générale et de loisir, en complément, pour passer la crise. A côté des formations de mécanicien, nous programmons des formations de technicien de maintenance pour planeurs et avions légers. Il faut avoir conscience que l’avion de demain sera « vert » et se déplacera avec de l’énergie renouvelable.

A court et moyen termes, nous nous diversifions vers l’aviation générale car la filière est demandeuse. Auparavant, nous étions uniquement tournés vers les formations pour l’aviation (commerciale).

Il y a plus de vingt ans, nous mettions en place le premier BTS aéronautique. En 2020, nous avons ouvert cette formation à l’apprentissage.

Quelles sont vos formations les plus demandées et pourquoi ?

Ce sont tout d’abord les BTS aéronautique et la formation Part 66 dans toutes ses déclinaisons. En 2017, nous avons créé l’AME (Aircraft Maintenance Engineer) une formation d’un an reconnue et permettant d’obtenir une licence Part 66 avec une expérience en entreprise réduite. Proportionnellement au BTS «sous statut scolaire », notre BTS par apprentissage est très demandé.

De nouvelles formations ?

Dans le cadre de l’apprentissage et pour répondre aux demandes des industriels, nous avons créé une option avionique au Bac Pro. Aujourd’hui, il y a de réelles difficultés à sourcer des professionnels Part 66 B2.

Et nous étudions la possibilité de mettre en place une formation en aviation générale.

Quelles sont les évolutions professionnelles dans le secteur de la maintenance ?

Aujourd’hui, un mécanicien avec une expérience de dix à vingt ans dans son activité pourra, via un BTS ou une VAE, aller vers un poste de chef d’équipe ou de responsable d’atelier. Depuis la rentrée de septembre 2020, nous avons constaté une évolution de la demande. Des commandants de bord viennent se former comme mécaniciens, et aussi des ingénieurs pour obtenir une licence Part 66.

Quel accompagnement proposez-vous dans le cadre du projet professionnel de vos élèves ?

Nous avons une équipe de chargés de développement qui accompagnent pour les besoins de base selon l’expérience et les ressources. Différentes voies permettent d’obtenir la même formation. Nous accompagnons activement pour les recherches de financement ou d’entreprise. En fait, nous sommes dans une démarche réseau avec nos anciens élèves. Le but de nos formations est de permettre une montée en compétences ou de s’insérer dans l’univers aéronautique. Dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle, QUALIOPI va imposer plus de traçabilité et de rigueur dans le processus de formation, mais nous sommes déjà dans cette logique.

Quel est l’impact de la crise de la Covid sur vos contenus et sur la mise en œuvre de la formation à distance ?

Comme dans toute crise, il y a du mauvais et du bon. En février 2020, nous avons dû monter en trois jours une plateforme de cours à distance. Les stages pour des clients privés ou institutionnels ont été mis en place avec la moitié des cours à distance. Mais, beaucoup d’entreprises demandent des formations en présentiel. En revanche, le contenu des cours n’a pas été impacté. Quand nous travaillons sous l’égide de l’Education nationale, pour les BTS, ils se déroulent de manière hybride par demi promo en distanciel et présentiel.

La transmission des savoirs nécessite des cours en présentiel, avec un formateur qui peut interagir avec ses élèves. C’est indispensable.

Quel est le profil du candidat idéal à vos formations ?

La personne motivée par un projet professionnel comme un commandant de bord en reconversion, un passionné.

Sur l’année, nous formons environ 300 personnes dont 70 BTS, une cinquantaine de Part 66, une vingtaine d’AME, une quarantaine de la Seconde à la Terminale…


 

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