Une start-up stéphanoise veut révolutionner les voyages régionaux avec son avion électrique

Grâce à une levée de fonds ambitieuse de plusieurs millions d’euros et au soutien de partenaires stratégiques, Eenuee se prépare à franchir de nouvelles étapes dans le développement de son avion électrique de 19 places. Avec un premier vol prévu d’ici 2027 et une commercialisation envisagée dès 2029, la start-up stéphanoise ouvre la voie à une nouvelle ère de voyages régionaux, plus rapides, plus pratiques et plus respectueux de l’environnement.

Grâce à une combinaison unique de technologie de pointe et après des premiers tests concluants dans le ciel de Saint-Galmier à l’échelle 1/7e, c’est potentiellement un acteur industriel majeur qui pourrait être créé dans le sud Loire.

En effet, la start-up développée en 2019 par Erick Herzberger et Benoît Senellart, ingénieurs respectivement spécialisés en électronique de puissance et en matériaux composites, s’adresse aux « petits voyageurs ». Ses créateurs partent du constat qu’un créneau de transport est à saisir sur des distances désertées par le train ou l’aérien classique, notamment sur les distances transversales est/ouest entre grandes ou moyennes villes. Si bien qu’Eenuee estime par exemple pouvoir proposer un vol entre Saint-Etienne et La Rochelle d’une durée de 2 heures, contre entre 5 et 6 heures actuellement avec les transports existants. Ce sont d’abord les petits aérodromes qui sont visés à ce stade. Mais à terme, pourquoi pas aussi les fleuves traversant les zones urbaines si cela devait être autorisé. C’est là que revient l’idée du « bus aérien ». La start-up prévoit que le passager paie sa place environ 25 centimes du km, soit « un tarif sensiblement identique à celui d’un billet TGV ».

©Denis Meynard - L'assemblage et le premier prototype de l'avion électrique (ici une maquette au 1/7e) sont espérés en 2024

L'avion se distingue par une réduction de 20% de consommation énergétique et 90% d'émissions de CO2, grâce à sa conception « Blended-Wing-Body » et des altitudes de vol plus basses - 3 500 m d’altitude maximum - et des vitesses réduites évoluant entre 250 à 300 km/h.

Doté de capacités de décollage et d’atterrissage courts - Short Take Off an Landing- sur terre, sur l’eau et sur la neige, grâce aux hydrofoils, cet avion promet de révolutionner les voyages régionaux, éliminant ainsi la nécessité de lourdes infrastructures.

L’entrée à l’intérieur de cet avion à la hauteur de plafond d’1,8 à 2 m pour sa partie centrale, se fera par une rampe d’accès à l’arrière comme pour un avion-cargo. Luminosité comprise, « l’expérience utilisateur » pour reprendre une expression-concept à la mode, est d’ailleurs travaillée de près avec les Mines et l’Ecole supérieure de Design de Saint-Etienne.

Cette polyvalence exceptionnelle ouvre la voie à des possibilités infinies dans le domaine de l'aviation que ce soit pour le transport régionale de passager, la défense, l’humanitaire et le médical ou le fret.

Avec des besoins d’infrastructure minimaux, et une construction flexible et accessible, cet avion pourrait avoir un impact significatif sur l’économie locale. En créant des emplois et en stimulant l’activité industrielle, ce projet pourrait contribuer à dynamiser la région de Saint-Étienne et à attirer de nouveaux investissements.