Alice Billy chairwoman de Cap-Aéro © Alice Billy et son associé Philippe Gabarrou. Un duo efficace qui propose des voyages « aériens » sur-mesure. Ph. Cap-Aéro.

Alice Billy chairwoman de Cap-Aéro


Claude Bigeon
| 30/01/2020 | 1729 mots | AEROCONTACT | PASSION

« La passion à portée d’ailes », c’est la baseline de Cap-Aéro, une agence de voyages spécialisée dans l’aéronautique fondée par Alice Billy et Philippe Gabarrou en juin 2018. Alice Billy cette passionnée d’aéronautique a cumulé des expériences différentes avant de se glisser dans un métier passion sur-mesure.

Rencontre

Comment vous présenteriez-vous ?

Alice Billy : J’ai 35 ans et je suis la chairwoman de Cap-Aéro. En fait, je suis la carte de visite de l’entreprise ! Je m’occupe des relations publiques et des contacts dans le milieu aéronautique. On pourrait dire que je suis la tête chercheuse des lieux, des meetings.

Quel a été votre cursus d’étude et votre parcours professionnel ?

A.B. : Après un bac éco obtenu à l’arraché, j’ai eu un parcours atypique. A la base je voulais être vétérinaire pour le WWF. Mes résultats scolaires en ont décidé autrement. Après mon rêve brisé, j’ai suivi mon envie de voyages. J’ai passé quelques années avec un pilote privé qui m’a transmis le virus aéro. J’ai découvert l’univers de la voltige aérienne à travers une association, Zlin de fer. Et je me suis rendu compte, assez vite, que ces meetings avaient un problème de communication. Alors j’ai travaillé comme bénévole pour la communication de ces meetings aériens. Si au départ, je ne semblais pas douée pour les études, mon cursus a finalement démontré le contraire. Après un BTS en commerce international, j’ai été en double cursus. Un DEUG en LEA, une licence en média et communication, puis j’ai terminé par un Master en marketing international où j’ai produit un mémoire de fin d’études sur « Les outils marketing et de communication adaptés aux événements de voltige aérienne » publié en juin 2016 aux Editions universitaires européennes. Après des entretiens sans suite pour des salons aériens dont celui du Bourget, je pars au Maroc diriger un hôtel fitness et spa à Marrakech. C’est dans ce pays que je crée une agence de communication dans le cinéma. En 2015, alors que j’attends un petit garçon, je rentre en France. Je participe au meeting de Francazal à Toulouse, comme bénévole. Francazal, c’est la première base aérienne de l’Armée de l’air, un véritable bassin historique où je rencontre l’Armée de l’air. Un colonel de réserve de l’AA me recrute. Depuis 2016, je suis réserviste opérationnel comme chargée de communication pour l’Armée de l’air de la base aérienne 118 de Mont de Marsan. La rencontre avec mon futur associé, Philippe, avec lequel j’ai créé Cap-Aéro s’est déroulée lors du Meeting Francazal. Voilà comment l’histoire a démarré.

Expliquez nous le concept de Cap-Aéro ?

A.B. : C’est l’agence de voyages des « aéropassionnés ». Nous proposons une découverte culturelle autour d’un meeting aérien. A notre catalogue, nous avons des meetings professionnels et des meetings publics. Ainsi notre modèle économique est basé sur le B to C et le B to B. Cela est parfois difficile de trouver le lieu, d’acheter les billets. Nous nous occupons de toutes les contraintes logistiques.

Les organisateurs de meetings aériens proposent des super produits, de beaux avions, dans des villes dotées de véritables atouts, mais ils n’arrivent pas à toucher un public aussi large que dans les pays anglo-saxons. Notre idée c’est d’aider les organisateurs de meetings aériens en proposant un produit qui allie la découverte culturelle et l’aéronautique, de proposer une offre autour d’un meeting aérien dont la destination est attractive.

Quelle est votre cible ?

A.B. : Les passionnés et les curieux d’aéronautique. Des couples de tous les âges, des trentenaires aux retraités, des groupes d’amis. Les retraités ont des demandes de plus en plus haut de gamme, comme par exemple être hébergés dans un palace lors de l’Athens Flying Week. Nous sommes très orientés vers le voyage à la carte, le sur-mesure. Nous nous adaptons à la demande, mais nous avons également des formules plus classiques.

Quelles sont les particularités de Cap-Aéro ?

A.B. : Par rapport aux autres agences de voyages spécialisées dans l’aéronautique, nous nous positionnons sur le moyen et le haut de gamme. Les autres agences visent plutôt l’entrée de gamme. Nous ciblons un public plus haut de gamme qui souhaite un hôtel 4* ou équivalent, un accès VIP…  Si leur budget le permet, nous pouvons même proposer un voyage en jet privé.

Quelle est votre plus grande fierté ?

A.B. : Que nous ayons eu l’idée de Cap-Aéro et que nous nous soyons trouvés avec mon associé, Philippe Gabarrou, car nous sommes très complémentaires. Il dirige une agence de voyages généraliste principalement dans le B to B, depuis une quinzaine d’années. Il se charge de l’aspect logistique du voyage, les réservations de billets d’avions, des hôtels… mais c’est aussi le commercial de l’équipe. Il s’occupe des tarifs… En septembre 2019, nous avons réussi une belle opération. Lors du meeting d’Athènes nous avons joué les intermédiaires entre les Grecs et la Patrouille de France pour le survol de l’Acropole.

Comment définisseriez-vous votre métier ?

A.B. : C’est un peu une récréation. C’est un métier plaisir. Le but, c’est de faire rêver les gens, leur faire plaisir. C’est la prise en charge de toutes les contraintes logistiques dans l’organisation d’un voyage lié à un meeting aérien. Pour cela, il faut avoir une véritable méthodologie. Ensuite, c’est une question de relationnel, de créativité.

Quels atouts faut-il posséder ?

A.B. : Il faut être hyper organisé, créatif, être curieux et avoir le sens du relationnel, des compétences comportementales essentielles. Quand, on travail dans le domaine du loisir, l’humain est au cœur de toute l’activité.

Quelles sont les difficultés ?

A.B. : Le côté humain. Quand, on arrive avec un nouveau métier, il faut réussir à faire comprendre aux organisateurs de meeting ce que l’on fait. Les organisateurs doivent intégrer la nouveauté que nous proposons. Les premières approches ont été délicates. Nous avons réalisé notre première prestation lors du meeting d’Athènes en septembre 2018. Comme toute nouvelle entreprise, nous devons trouver notre clientèle. Cela se fait par la communication. Lorsque je travaillais comme agence de communication, je parlais de mon travail. Quand on vend du voyage, la démarche est différente. Le territoire de chasse est plus vaste.

Comment trouvez-vous vos clients ?

A.B. : Grâce à notre site internet, facebook, mais beaucoup par le relationnel. Ainsi, nous avons rencontré nos clients chinois lors d’une convention européenne. Pour ces étudiants chinois spécialisés dans l’aéronautique et l’aérospatiale, nous allons proposer, cet été, un tour de France aéronautique en quinze jours, car ils souhaitaient découvrir la France autrement. A priori, nous allons déployer ce nouveau produit pour notre clientèle étrangère.

Quelles sont vos perspectives ?

A.B. : Nous souhaitons développer ces Routes aéronautiques de France, à l’image des Routes du vin, pour mettre en valeur tous ces meetings aériens et ces musées, qui font partie de notre patrimoine aéronautique. Les organisateurs de meetings aériens doivent être soutenus car ils sont menacés par les écologistes qui pensent que les présentations en vol polluent énormément, alors qu’elles ne représentent qu’environ 2% de la pollution du meeting. La majorité de la pollution est liée au flux des visiteurs. La deuxième menace de ces meetings reste la fragilité de leur modèle économique.

Propos recueillis par Claude Bigeon


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