VIDÉO. TF-X Kaan : premier vol réussi du chasseur turc de 5e génération
© Le TAI TF Kaan, chasseur turc de 5e génération surpassera-t-il le F-35 ?

VIDÉO. TF-X Kaan : premier vol réussi du chasseur turc de 5e génération


Sabine Ortega
| 08/03/2024 | 1095 mots | AEROCONTACT | DÉFENSE

L’avion de combat turc de cinquième génération, conçu et produit en Turquie, le Turkish Aerospace Industries Kaan, a pris son envol le 21 février 2024, surpassant ainsi le calendrier initial d'un an.

Contrairement aux prévisions initiales du programme TFX qui tablaient sur un premier vol en 2025. Accompagné d'un faucon de combat F-16D de l'armée de l'air turque (TurAF), le KAAN a effectué son vol inaugural aux premières heures de ce mercredi. L'avion de cinquième génération, anciennement connu sous le nom de TF-X, devrait remplacer l'avion F-16 vieillissant dans l'inventaire du commandement des forces aériennes, avec des plans pour une mise en œuvre progressive à partir des années 2030. Le KAAN représente l’effort technologique le plus ambitieux de la Turquie, visant à renforcer les capacités de défense du pays et à renforcer sa position stratégique sur la scène mondiale. Il est à rappeler que la Turquie a été exclue du programme F-35 dirigé par les États-Unis en 2019

Le projet turc de conception d'un chasseur de cinquième génération a débuté en 2010 et, initialement, l'avion de combat était destiné à voler aux côtés du F-35, en remplacement du F-16.

Le premier vol d'une durée de 13 minutes a eu lieu depuis la base aérienne de Mürted, à 35 km au nord-ouest d’Ankara, avec le pilote d’essais Barbaros Demirbaş aux commandes.

Le Kaan a une envergure de 14 mètres et une longueur de 21 mètres. L'avion est actuellement propulsé par le turboréacteur à double flux General Electric F110, le même moteur qui propulse le F-16 et d’anciens avions de combat tels que le F-15 « Eagle » et le F-14 « Tomcat », jusqu'à ce que le réacteur TAEC, une joint-venture entre le turc KALE et le britannique Rolls-Royce, soit terminé et prêt.

L'utilisation de ce moteur est probablement due au manque de technologie de propulsion de pointe disponible, fabriquée par les entreprises de défense américaines et européennes, en raison de l'effondrement des relations entre la Turquie et l'OTAN, ainsi que des sanctions américaines contre les entités turques.

La Turquie tente également de développer un réacteur alternatif dans un pays non divulgué pour propulser le Kaan, qui devrait permettre à l'avion de combat de voler à Mach 1,8 et atteindre plus de 12 000 mètres. Si ces spécifications sont respectées, ces vitesses seraient en effet plus rapides que celles du chasseur américain F-35 de cinquième génération, qui peut atteindre une vitesse de Mach 1,6 et une altitude maximale de plus de 15 000 mètres. Cependant, les performances maximales attendues du Kaan turc sont nettement inférieures à celles du F-22, qui vole à Mach 2,25, avec un plafond de près de 20 000 mètres.

Le TF-X sera intégré aux drones d'accompagnement (très probablement le TAI Anka) via des connexions de liaison de données cryptées. L'avion utilisera probablement des variantes améliorées d'un système d'avertissement radar d'Aselsan (RWR), un système d'alerte de missile (MWS), un système d'alerte laser (LWS), de gestion des paillettes et des fusées éclairantes, un système de distribution et système de brouillage basé sur la mémoire de radiofréquence numérique (DRFM), qui sont déjà déployés sur les autres avions de chasse.

TAI a annoncé qu'une variante à double siège sera développée pour le TF-X. L'objectif est d'utiliser la capacité MUM-T (Manned Unmanned Teaming) du TF-X avec une efficacité maximale. Avec le siège supplémentaire, le pilote à l'arrière pourra coordonner et gérer des drones comme le Bayraktar Kızılelma & Bayraktar TB2.

La Turquie a recherché des partenaires internationaux pour l’aider à atténuer les coûts de conception et de production locale de cet avion de combat de cinquième génération, et elle cherche à vendre ces avions à des armées étrangères telles celles du Pakistan et l’Azerbaïdjan.

Il est important de noter que le coût par vol du Kaan est estimé à plus de 100 millions de dollars, au minimum, ce qui le rend plus cher que tous les avions russes et chinois, et que la plupart des occidentaux. Le coût n’est dépassé que par le Dassault Rafale, l’Eurofighter Typhoon et le F-22 « Raptor ».

D’ailleurs, le Kaan est surpassé par ses concurrents européens, encore par le Rafale de Dassault, qui vole à une vitesse de Mach 1,8, à une altitude maximale d'un peu plus de 15 000 mètres ou encore le suédois Saab Gripen, qui vole à une vitesse de Mach 2, à une altitude maximale de 15 000 mètres, et l'Eurofighter Typhoon allemand, qui vole à une vitesse de Mach 2, à une altitude maximale d’un peu moins de 20 000 mètres.

De plus, en tant qu’avion de combat conçu et produit localement, isolé des États-Unis, ainsi que de la Russie et de la Chine, il n’est pas envisageable que le Kaan turc puisse posséder une quelconque forme de technologie caractéristique d’un chasseur de cinquième génération, comme l’intégration d'intelligence artificielle ou la fusion de capteurs, d'une qualité qui lui permettrait de rivaliser avec les avions américains ou européens.


 

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