Philippe Atrous : « Collins Aerospace reconnaît les talents et permet le développement de ses collaborateurs » © Collins Aerospace - Haut droite : Anne Escoulin - Bas gauche : Philippe Atrous - Bas droite : Audrey Caillaud

Philippe Atrous : « Collins Aerospace reconnaît les talents et permet le développement de ses collaborateurs »


Emilie Drab
| 23/05/2019 | 2327 mots | AEROCONTACT | EMPLOI & CARRIÈRE

Depuis le rachat de Rockwell Collins par United Technologies et sa fusion avec UTC Aerospace Systems, leurs différentes activités évoluent désormais au sein de Collins Aerospace, un groupe comptant 300 sites et employant 70 000 personnes dans le monde. L’empreinte en France reste forte puisque l’Hexagone abrite dix-huit sites, emploie 4 000 personnes et génère 10 000 emplois indirects dans la sous-traitance. Porté par un marché aéronautique toujours dynamique, Collins ne cesse de grandir et ses besoins en recrutement avec lui.

Anne Escoulin, responsable RH en France pour l’activité Actuation Systems, Audrey Caillaud, responsable RH de la division Avionics, Philippe Atrous, Directeur  RH de l’entité - Propeller systems (Ratier-Figeac), s’expriment sur leurs besoins en recrutement et leur politique de ressources humaines.

Pouvez-vous chacun présenter votre entité ?

Philippe Atrous : Propeller Sytems compte trois sites : le site figeacois de Ratier-Figeac, où nous avons un peu plus de 1250 salariés, une filiale à Casablanca et un bureau d’études dans le Connecticut. Nous avons une activité d’équipementier-systémier avec trois lignes de produit : les hélices - notre activité la plus ancienne -, les équipements de cockpit et de cabine (minimanches, manettes de gaz, commandes de vol, actionneurs de porte) et les THSA (vérins de profondeur), auxquels s’ajoute une activité de maintenance sur l’ensemble des produits et une activité de sous-traitance pour Airbus Helicopters.

Audrey Caillaud : Pour l’unité Avionics, nous comptons 700 salariés. La plupart sont basés sur le site de Blagnac, mais nous avons deux autres sites, un commercial à Thiais d’une dizaine de personnes et un site de réparation à Creil avec une trentaine de personnes. Nos activités concernent principalement le domaine de l’électronique : nous travaillons sur les systèmes de radio-communication, d’écrans, et sur les systèmes avioniques pour avions commerciaux, hélicoptères et avions de transport militaire. Nous avons donc une population importante d’ingénieurs - environ 250 - mais aussi de techniciens – environ 170 – grâce à nos activités de services et de réparation à Creil et Toulouse. Le reste des effectifs se répartit sur les activités dites d’opérations ou support, RH, achat.

                                                                          © Collins Aerospace

Anne Escoulin : L’activité d’Actuation Systems s’effectue sur deux sites, l’un à Saint-Ouen-l’Aumône, l’autre à Vernon dans l’Eure. Chacun compte un petit peu plus de 500 personnes. Le site de Saint-Ouen est dédié aux programmes Airbus (A320, A330, A380), pour qui on assemble les systèmes primaires de vol. Nous y faisons aussi des nacelles et des treuils pour hélicoptères. Sa population est constituée en grande partie d’ingénieurs, environ 150, qui font de la conception de produit. A Vernon, l’activité est plus militaire et nous travaillons beaucoup pour les hélicoptères. Nous avons la même typologie de produits et nous fournissons des éléments pour Dassault et ATR. Nous y avons une petite équipe ingénierie mais surtout de très grosses équipes de production, avec un très gros atelier qui fait de l’usinage et du traitement de surface.

Quels sont vos besoins en recrutement pour 2019 ?

Philippe Atrous : 2019 va être une année importante pour nous. D’une part, nous avons été reconnus par le groupe UTC en tant que centre d’excellence hélices, et nous avons annoncé très récemment la construction  de nouveaux bâtiments sur notre site pour la conception et la production des hélices du futur.  Cette année nous recrutons un certain nombre de profils d’ingénieurs pour une dizaine de postes : conception mécanique, système hélices, calcul, hydraulique, électronique. Au niveau de la production, nous recherchons une quarantaine de personnes, principalement des opérateurs matériaux composites,  opérateurs centre d’usinage, monteurs mécaniques, contrôleurs qualité et des galvanoplastes.

Audrey Caillaud : Nous recrutons en général sur une quarantaine de postes par an et ce sera le cas cette année.

Anne Escoulin : Nous recrutons une bonne quarantaine de personnes par an en CDI, 70 alternants et à peu près autant en stage. Nos domaines sont extrêmement variés, allant de l’ingénierie aux compétences autour des opérations site (opérations, logistique, supply chain), ou aux fonctions transversales (finance, commercial, qualité). Nous cherchons à recruter à tous les niveaux de notre pyramide des âges et nous avons des besoins particulièrement  en usinage et traitement de surface, qui sont aujourd’hui des métiers dans lesquels il est extrêmement difficiles de recruter, et d’ingénieurs.

                       Collins Aerospace est très présent dans l'activité cockpit © Collins Aerospace

Avez-vous des métiers identifiés comme pénuriques et quelles sont les solutions pour essayer de couvrir vos besoins ?

Philippe Atrous : Les profils les plus pénuriques en production sont les métiers usinage, montage, et contrôle. Mais aujourd’hui on observe une tension sur presque tous nos métiers. Dans les métiers d’ingénieurs, il y a beaucoup de concurrence et certains profils sont très difficiles à trouver, comme celui d’électronicien, un profil mécanique ou une spécialisation hydraulique. D’où l’intérêt de faire des partenariats avec les écoles, d’avoir des apprentis, des stagiaires tout au long de l’année pour aller puiser dans ces viviers-là pour pouvoir recruter.

Audrey Caillaud : Nous avons un certain nombre de profils qui sont pénuriques mais si je devais n’en citer que deux, ce serait la cybersécurité et la partie certification. Il y a à la fois un déficit en termes de formation dans ces domaines et une concurrence incroyable sur les profils existants. Pour répondre à ces difficultés, nous avons développé depuis très longtemps des relations très proches et essentielles pour nous avec un certain nombre d’écoles, que ce soient des écoles d’ingénieurs (comme l’ENAC) ou plutôt des formations de techniciens. Nous travaillons avec elles de façon très rapprochée pour pouvoir identifier des profils très tôt dans le parcours et cela commence dès l’attribution de bourses pour que l’étudiant puisse étudier en France ou à l’étranger, avant que nous l’intégrions en CDI. Nous travaillons aussi avec elles sur nos besoins en termes de formation et d’expertise pour pouvoir ajuster les formations.

Philippe Atrous : Nous avons également une politique interne très volontariste envers les apprentis. Chez Propeller Systems, nous en avons en général 90 apprentis par an. Cela nous sert de vivier pour recruter des personnes qui souhaitent rester avec nous, et nous sommes sur différents niveaux : bac, bac pro, licence, école d’ingénieurs.

Quelles sont vos actions pour favoriser la diversité et le recrutement des femmes ?

Anne Escoulin : Nous recrutons moins de candidates que de candidats mais nous avons un taux de femmes qui est un peu plus élevé que chez d’autres, surtout dans les fonctions de management. Nous ne sommes pas du tout là où nous voudrions donc nous organisons des workshops dans l’entreprise à la fois pour promouvoir le rôle des femmes en interne mais aussi à l’extérieur.

Philippe Atrous : Nous développons tout ce qui est politique de diversité et d’inclusion. Très récemment, Propeller Systems a signé un partenariat avec Article 1, une association qui œuvre pour l’égalité des chances. Pour l’année 2019, nous voulons développer d’autres partenariats avec d’autres associations, comme Elles bougent, qui lutte en faveur de la reconnaissance et de l’attrait des femmes dans le milieu de l’industrie. Sur les 20% de femmes qui sortent d’écoles d’ingénieurs, rares sont celles qui font le choix des métiers de l’industrie mécanique. Sur le site français, nous avons 18% de femmes, pas uniquement ingénieures mais aussi en production. Nous essayons d’attirer les femmes vers nos métiers par des partages d’expérience, et en montrant qu’une femme attirer par nos métiers peut répondre à 99,99% de nos métiers.

Pourquoi rejoindre Collins Aerospace ?

Philippe Atrous : Nous sommes reconnus dans la profession comme des gens réalisant des produits, des systèmes de qualité. C’est quelque chose d’important et de très positif pour nos collaborateurs. Appartenant à un grand groupe international américain, nous avons aussi un certain nombre d’exigences en termes d’éthique, d’intégrité, de respect, et de développement. Une personne qui nous rejoint a de vraies perspectives de développement, que ce soit au niveau national ou international. Nous avons également une politique d’accueil et d’insertion des nouveaux arrivants sur notre territoire grâce à des partenariats avec les acteurs et décideurs locaux et pour faciliter l’intégration des conjoints.

Audrey Caillaud : Les conditions d’emploi et de travail sont particulièrement favorables à l’épanouissement de nos salariés. Nous essayons de proposer des conditions de travail favorables avec des accords assez généreux et intéressants (comme le télétravail), nous essayons de nous adapter aux demandes et aux attentes des salariés actuels et futurs.

Deuxième point, nous proposons assez rapidement aux jeunes qui nous rejoignent d’être impliqués dans des programmes extrêmement intéressants puisque nous travaillons sur des programmes très novateurs à l’échelle du groupe et dans lesquels ils se retrouvent souvent plongés dans des équipes complètement multiculturelles (une partie en Inde, une autre aux Etats-Unis, une autre en Europe). Cela leur donne une expérience tout de suite très enrichissante.

Le site de Vernon abrite une activité essentiellement militaire dans le domaine des actionneurs© Collins Aerospace

Philippe Atrous : La différence par rapport à des structures plus importantes que les nôtres est aussi par exemple qu’un jeune ingénieur qui arrive chez nous va très rapidement être mis en responsabilité. S’il a la volonté de se développer et d’évoluer, nous allons lui confier des responsabilités qu’il n’aurait peut-être pas dans des structures plus importantes, où il serait amené à travailler de manière plus parcellaire sur des parties d’un projet. Nous sommes à deux heures de Toulouse qui peut être un aspirateur à talents, néanmoins des personnes sollicitées par d’autres entreprises ont fait le choix de rester chez nous car ils se sentaient plus impliqués dans les missions et projets confiés. Aujourd’hui, nous avons une entreprise plutôt jeune avec une moyenne d’âge de 42 ans, un turn-over très faible autour de 2% et une ancienneté moyenne d’une quinzaine d’années, ce qui montre que nous donnons la possibilité aux gens qui nous rejoignent de continuer à se développer dans l’entreprise.

Anne Escoulin : Ce qui nous différencie des autres acteurs, c’est cette gestion des talents assez dynamique. Nous repensons complètement notre façon de gérer nos talents, nous arrivons à recruter et à garder nos salariés en interne très motivés. Nous créons des opportunités pour eux, nous leur permettons d’être impliqués. Y compris sur les évolutions : nous allons vivre dans les années à venir des transformations technologiques incroyables et il faut s’y préparer.

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