Pas de répit pour le recrutement dans les armées
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Pas de répit pour le recrutement dans les armées


Helen Chachaty
| 07/06/2017 | 1126 mots | AEROCONTACT | EMPLOI & CARRIÈRE


Suite à la décision prise par l’ancien gouvernement de stopper la réduction des effectifs militaires, dans un contexte sécuritaire tendu, les armées ont relancé, ou du moins re-dynamisé leurs processus de recrutement. Avec 3 000 recrutements prévus pour 2017, contre environ 2 300 en 2016, l’armée de l’air a pour ambition de faire face à l’engagement opérationnel important, mais également d’accompagner le soutien à l’export du Rafale (formation des équipages et des mécaniciens notamment). L’aéronautique navale et l’aviation légère de l’armée de terre (ALAT) ne sont pas en reste, cette dernière ayant pour objectif de recruter une quarantaine d’officiers toutes spécialités confondues, 200 sous-officiers et environ 80 militaires du rang.

Si le recrutement des pilotes « est excellent » pour l’ALAT, qui a enregistré en 2016 400 candidatures pour 25 postes d’officier sous contrat/pilote, il reste un point d’attention dans l’armée de l’air. Celle-ci enregistre une centaine de recrutements niveau Bac, dont 60 élèves officiers du personnel navigant. La « grande oubliée » dans le domaine reste l’aéronautique navale, qui souffre d’un déficit d’image et aspire à faire connaître davantage cette spécialité au grand public - qui assimile à tort les pilotes de l’aéronavale à l’armée de l’air. « Il y a une telle prépondérance de l’armée de l’air dans ce domaine, qu’il faut expliquer au plus grand nombre qu’il est possible d’être pilote dans la Marine nationale », nous a-t-on confié.

Métier le plus emblématique de la composante aéronautique, le pilote ne peut cependant pas effectuer ses missions seul et fédère autour de lui une grande variété de métiers, moins connus mais tout aussi importants. Manœuvrier avions/hélicoptères, contrôleur aérien, spécialiste du renseignement, spécialistes des systèmes d’information et de communication, cyberdéfense, documentalistes aéronautiques, météorologues, autant de métiers pour lesquels l’armée n’est pas identifiée comme « employeur naturel », alors qu’elle peine justement à recruter dans ces domaines. Les trois composantes soulignent ainsi l’importance du rayonnement, lors de salons, de portes ouvertes, de meetings aériens, afin d’aller à la rencontre de potentielles futures recrues.

Parmi les métiers moins connus et plus spécifiques, pour lesquels les recruteurs des CIRFA (Centre d’information et de recrutement des forces armées) peinent à remplir les tableaux d’effectifs, les personnels piste/pont d’envol, les techniciens guerre électronique, transmissions ou encore guerre acoustique et lutte anti-sous-marine et patrouille maritime pour la Marine nationale ; les spécialistes radio-radar, équipiers fusiliers dans l’armée de l’air ; les instructeurs sol personnel navigant (chargés de conduire l’entraînement des équipages sur simulateur) ou documentalistes aéronautiques (garant de la navigabilité et suivi de la maintenance) dans l’ALAT.

Un métier en particulier cristallise les difficultés de recrutement : mécanicien aéronautique, toutes catégories confondues. L’armée de l’air, la Marine nationale et l’ALAT font toutes trois face à une pénurie de recrutement dans ce secteur. Un métier « ultraqualitatif et d’avenir », qui nécessiterait le recrutement de plus de 400 aviateurs spécialisés dans la maintenance des hélicoptères, des avions de chasse et de transport, alors que l’armée de terre est à la recherche d’environ 180 personnels pour assurer le maintien en condition opérationnelle de ses hélicoptères et avions de liaison.

Cette spécialité souffre certes d’une certaine forme de concurrence entre les trois armées, mais pâtit surtout de la prépondérance du civil dans ce domaine, avec des recrutements importants chez les industriels du secteur, qui puisent dans le même vivier et recherchent le même type de profils. Les armées cherchent donc à renforcer, en plus du rayonnement, des partenariats dans le domaine de la formation, dans les filières spécifiques aéronautiques.

Parmi les métiers d’avenir pour la filière aéronautique, l’armée de l’air relève des besoins « avérés dans le long terme » pour le secteur SIC/télécoms/informatique et le renseignement. La Marine nationale met également l’accent sur les métiers de techniciens de la conduite tactique des missions aériennes, tandis que l’ALAT distingue deux catégories de métiers, ceux liés au combat (protection et reconnaissance, équipage de soute, tireur, technicien drone…) et ceux de « l’environnement aéronautique » au sens large (préparateur de simulation, documentaliste aéronautique, opérateur simulateur…).

Quant à la dimension « drones », elle ne représente pas encore, à l’heure actuelle, un enjeu majeur de recrutement/formation, les besoins étant pour l’instant assurés par le biais des mouvements internes. Ainsi, la formation des futurs opérateurs du Patroller, qui devrait débuter prochainement, sera effectuée à destination de personnels en partie déjà opérationnels sur Sperwer. De même, l’introduction des MQ-9 Reaper au sein de l’armée de l’air ne fait pour l’instant pas l’objet d’un recrutement externe « ab initio », « ce qui ne signifie pas qu’il ne s’agit pas d’une filière d’avenir ».


 

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