L'IPSA fête ses 60 ans en poursuivant son cap vers l'innovation © Francis Pollet, Directeur général de IPSA

L'IPSA fête ses 60 ans en poursuivant son cap vers l'innovation


Claude Bigeon
| 04/03/2021 | 1313 mots | AEROCONTACT | EMPLOI & CARRIÈRE

A 56 ans, Francis Pollet dirige l’IPSA depuis 2017. Cet ancien de l’Ecole de l’Air, a évolué à des postes variés dans le secteur aéronautique. Pilote pour la Présidence de la République, puis ayant exercé des fonctions dans les Ressources humaines et la formation, ce petit-fils de relieur croit beaucoup à la formation. Il occupe aujourd’hui un poste stratégique à l’IPSA, l’Institut polytechnique des sciences avancées. Rencontre pour mieux comprendre cette école d’ingénieurs qui fête ses 60 ans cette année.

Comment présenteriez-vous de manière synthétique votre école ?

L’IPSA est une école qui s’inscrit au cœur de son univers, qui fonctionne grâce à des passionnés et pour le monde de l’aéronautique. C’est une école de la solidité, de l’exigence et de la bienveillance, un des grands piliers de l’aéronautique. Elle forme des ingénieurs de production de qualité. Depuis 2010 nos formations se déclinent de l’expert à l’ingénieur. L’expert est un spécialiste dans un segment alors que l’ingénieur connaît la totalité du système d’un avion.

A l’origine, l’IPSA est une école de l’expertise qui a été créée en 1961 pour répondre à un besoin de cadres aéronautiques. Nous étions au début des jets.

Quelles sont ses spécificités ?

Notre champ est assez vaste, toute l’aéronautique, de la structure à l’avionique, jusqu’à la cybersécurité, mais également le spatial. L’IPSA se situe dans le peloton de tête des écoles privées qui forment à l’ensemble des métiers de sa filière.

Nous avions déjà prévu des formations en distanciel, mais en 48 heures, entre le 10 et 12 mars, à cause du premier confinement, nous avons basculé 97% des cours à distance. Cette modalité donne de la souplesse et permet d’avoir des cours en provenance de spécialistes basés à Munich ou à Tucson. Mais, nous avons besoin de l’humain. D’ailleurs, les jeunes sont très demandeurs de présentiel. Nous misons beaucoup sur des cours très interactifs, en mode projet. Notre pédagogie est basée sur l’autonomie guidée, car nous avons besoin de former des cadres autonomes. Chez nous, la transmission des savoirs passe par le digital et l’humain. Et nous avons un œil tourné vers l’avion décarboné, l’avion hybride.

Quelles sont vos formations classiques ?

L’aéronautique mélange deux éléments, les fondamentaux et l’innovation. Il y a la rigueur des formations classiques, comme l’aérodynamique, la propulsion, les commandes de vol. Si nous déclinons nos formations dans la cybersécurité, cela concerne les commandes de vol avec fibre optique. Les différents réacteurs nécessitent des matériaux très spécifiques, de la métallurgie très poussée. Depuis 2010, nous avons deux formations classiques dans les deux catégories, véhicule structure et système informatique digital. En 2017, nous avons mis en place un bachelor en ingénierie autour de la mécatronique, des systèmes auto et des drones.

Pour rappel, le bachelor est un diplôme à Bac + 3 qui assiste l’expert et l’ingénieur, c’est par exemple un responsable qualité ou un adjoint chef de projet. L’expert est à Bac + 5 et maitrise un des grands chapitres du projet, par exemple les commandes de vol. L’ingénieur qui est aussi à Bac + 5 maitrise la totalité d’un projet. La création du diplôme de bachelor répond à un besoin de la filière pour combler la pénurie d’ingénieurs.

Parlez-nous de vos nouveautés.

A partir de septembre 2021, nous proposerons un Bachelor britannique avec Salford University à Manchester en intelligence artificielle et smart mobility. Nous allons vers de nouvelles mobilités. Ainsi, pour les J.O. de 2024, Airbus a un projet de taxis volants.

Avant la crise de la Covid, il manquait 10 000 ingénieurs. Dans 5 ans, il risque d’y avoir une forte tension, avec une forte demande en bachelors, experts et Ingénieurs. Nous nous y préparons. Le secteur aéronautique va aussi avoir besoin d’expertise en gestion des données, c’est-à-dire en data management, car chaque avion possède son double numérique.

Notre formation 2+3 va être lancée à Lyon pour l’été 2021. Avec une prépa classique segmentée puis trois années avec des spécialités différentes et beaucoup d’algorithmes.

Quid du financement des études ?

Nous sommes situés dans une banlieue qui n’est pas trop onéreuse. Nos prix sont au plus juste. Un élève ingénieur, c’est 10 000 euros par an. Les solutions de financement sont classiques. Un tiers de nos étudiants sont boursiers. Et, il y a la solution du prêt étudiant.

Comment contourner la crise et le confinement ?

Nous développons également des formations tournées vers les nouvelles mobilités. La technologie aéro est déclinable en auto. Il y a aussi ces projets de taxis volants. Le drone est un nouveau métier. L’utilisation de drones en essaim nécessite la compétence d’un ingénieur.

Que peut-on dire sur les soixante ans de l’IPSA ?

L’IPSA a bien grandi. Et nous sommes très fiers de ce que nous avons fait, de notre contribution à l’excellence aéronautique. Nous souhaitons que les soixante prochaines années soient aussi belles. Les jeunes sont formidables. Ils vivent en réseau social, c’est une force. Nous avons des projets de réalité augmentée. Ce qui m’inquiète plus c’est la mémoire. Les jeunes sont très dépendants du digital.

Parlez-nous de votre livre et des  prochains défis de l’industrie aéronautique.

Il faut rester très optimiste. C’est une aventure humaine. Nous allons continuer à prendre l’avion car nous avons droit à la culture, de voyager, mais avec des avions plus propres. Cela va créer des choses formidables. Ce livre aide à y voir plus clair, présente des idées pour faire évoluer l’avion du bon côté. Le prochain avion fera moins de bruit et continuera à faire rêver. Grâce à Bertrand Piccard, Solar Impulse suscite des vocations.


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