Le recrutement, enjeu prioritaire de Normandie AeroEspace
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Le recrutement, enjeu prioritaire de Normandie AeroEspace


Léo Barnier
| 03/10/2019 | 946 mots | AEROCONTACT | INDUSTRIE TECHNOLOGIE


Souvent reléguée au second plan de la carte de France de l'industrie aéronautique derrière l'Occitanie, l'Ile-de-France ou la Nouvelle-Aquitaine, la Normandie peine à recruter. La situation est préoccupante pour les entreprises de la région, au point que le réseau Normandie AeroEspace (NAE) en a fait l'axe prioritaire de son plan stratégique 2020-2022.

« La filière aéronautique compte à peu près 21 000 salariés aujourd'hui en Normandie (soit 6% des effectifs en France, évalués à 350 000 personnes, NDLR), avec des besoins en recrutement énormes. Il y a environ 1 500 postes à pourvoir chaque année, répartis dans l'ensemble des départements de la région, explique Fabienne Folliot, déléguée générale de NAE. Cela concerne des grands groupes mais aussi des PME, qui sont régulièrement contraintes de refuser des contrats car elles n'arrivent pas à recruter. » Le nombre de postes non pourvus n'a en revanche pas été détaillé.

NAE vient donc de lancer son plan stratégique pour les trois années à venir, qui comprend huit grands objectifs avec aux deux premières places les thèmes suivants : « Établir et déployer un plan stratégique sur l'emploi et la formation » et « aider nos entreprises à recruter ». En septième position se trouve aussi « booster l'attractivité de nos entreprises ».

Pour réaliser les objectifs de son plan stratégique, NAE a mis en place un comité de pilotage emploi-formation, qui s'est réuni pour la première fois début septembre. Il est en charge de définir la finalité du plan stratégique et d'établir un schéma directeur pour identifier les actions à mener à court, moyen et long termes dans les différents secteurs d'activité : aéronautique, spatial, défense et sécurité. Ils regroupent des membres de grands groupes (ArianeGroup, Safran Nacelles et Aerosystems), de PME (ADF Normandie, Chantreuil et Solcera), des personnes qualifiées et des membres de NAE.

Les premiers travaux de ce comité s'appuient notamment sur une grande étude menée il y a quelques mois auprès de l'ensemble des acteurs du réseau professionnel NAE. Cela a permis d'identifier quatre grandes causes à ces problèmes de recrutement : un manque d'attractivité des métiers, une mauvaise adéquation entre les formations et les besoins des entreprises ou alors une absence de candidats à ces formations, un déficit d'attractivité des entreprises et enfin une faible attractivité géographique sur certaines zones. Fabienne Folliot met toutefois un bémol sur ce dernier élément et estime que cela reflète surtout les difficultés des entreprises à « vendre » les avantages de la région normande.
 


Safran Nacelles, un des principaux employeurs aéronautiques de Normandie, participe au comité de pilotage emploi-formation du NAE. © Safran / A. Daste


Des actions prioritaires

Le comité a ainsi pu déterminer un certain nombre d'actions prioritaires à mener en direction de la filière, des prescripteurs et de la formation, pour répondre à ces problématiques. Fabienne Folliot cite entre autres la publication d'un book de recensement des stages d'ingénieurs au sein des écoles normandes, la mise en place d'une communication sur les écoles de production existantes en ce qui concerne la formation. Pour l'attractivité des entreprises, NAE vient de conclure un partenariat avec l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) et organise des séminaires pour le développement de leur marque. De même, le réseau va développer le recrutement par cooptation, ainsi qu'un réseau de partenaires emploi, pour augmenter le nombre de candidatures.

NAE va s'appuyer sur les collectivités locales, notamment les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), pour développer l'attractivité géographique. Le réseau veut aussi mettre en place un partage d'informations entre ses membres pour identifier les « bons profils » n'ayant pas pu être engagés à l'issue d'une alternance ou d'un CDD. Enfin, Fabienne Folliot mentionne un dispositif ambitieux mais possiblement plus controversé : un parcours d'intégration NAE, qui consiste à présenter l'ensemble du réseau à un candidat afin qu'il puisse entrevoir des possibilités d'évolutions futures pour sa carrière aéronautique en Normandie.

D'autres mesures sont prises pour l'attractivité des métiers. Si les entreprises peinent à trouver des ingénieurs et des cadres, les fonctions plus manuelles telles que les usineurs, les opérateurs, les chaudronniers, etc. sont les plus touchées par les pénuries de main d'oeuvre. Et si cela n'a pas été explicitement mentionné par NAE, la revalorisation salariale apparaît désormais comme incontournable pour les entreprises souhaitant attirer ces profils rares.


 

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